AFRIQUE INTER

URGENT - "Kemi Seba est entrain de payer le prix de l'échec géopolitique de la France en Afrique et dans la diaspora"

Le panafricaniste Kémi Séba a été arrêté lundi 14 octobre à Paris et placé en garde à vue. Selon son avocat, il est soupçonné d'activités politiques visant à nuire aux intérêts de la France en Afrique.

 

D'après son avocat, Me Juan Branco, Kemi Seba est en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) depuis son interpellation ce lundi 14 octobre.

Il est soupçonné "d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère". Il a été arrêté avec son bras droit, Hery Djehuty.

 

L'avocat a précisé, ce 16 octobre, que les autorités politiques françaises soupçonnent Kemi Seba “d'entretenir des intelligences avec une puissance étrangère (...) en vue de susciter des hostilités ou des actes d'agression contre la France”. Cette infraction criminelle est passible de “30 ans d'emprisonnement”, a affirmé Me Branco. 

Il a également précisé que Kemi Seba est soupçonné "d'entretenir des intelligences avec une puissance étrangère (...) de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation", une infraction qui pourrait lui valoir 10 ans d'emprisonnement. 

 

Les enquêteurs l'interrogent sur "une large" période de faits, "à partir de 2017", selon Me Branco, la période où il a intensément mené la campagne de la reconquête de la souveraineté monétaire africaine à travers de gigantesques mobilisations contre le néocolonialisme français. En 2018, Kemi Seba avait organisé dans plusieurs pays africains des “procès populaires” contre le néocolonialisme français, contesté aussi par des français “blancs”.

 

Kemi Seba, pour la souveraineté globale africaine

Tout en fustigeant l'arrestation de Kemi Seba par les services de renseignements français, l'avocat Juan Branco estime que son client est entrain de payer le prix de la défense des intérêts africains. “Kemi Seba est entrain de payer le prix de l'échec géopolitique de la France en Afrique et dans la diaspora”, a affirmé Me Juan Branco. "C'est irresponsable de la part de la France", a-t-il également avancé.

 

Kemi Seba est la figure de proue du panafricanisme de ces 20 dernières années. De part son intelligence, il avait compris la nécessité de susciter les débats relatifs aux questions de souveraineté globale africaine auprès des masses africaines et même au sein des élites dirigeantes. Il a été nommé en juillet dernier comme "conseillé spécial" du président du Niger, le général Abdourahamane Tiani. Il dispose dès lors d'un passeport diplomatique nigérien.

 

Kemi Seba, en toute transparence, n'a jamais manqué d'affirmer dans ses vidéos, conférences et dans ses livres qu'il prône des partenariats géostratégiques avec les pays du Sud global. Cette position géopolitique l'a fait naturellement rapprocher des nations anti-impérialistes partisanes d'un monde multipolaire. La France l'avait déjà accusé en mars 2024 d'être une menace à ses intérêts oligarchiques en Afrique. 

 

Et pourtant, la France n'a jamais cessé ses relations avec les nations du Sud global ni avec par exemple la Russie avec laquelle Kemi Seba discute de partenariats géostratégiques pour l'Afrique.

Dans les médias sociaux, les Africains dénoncent déjà “une arrestation politique néocolonialiste” visant à faire taire toute critique contre la décriée politique française en Afrique. Ils exigent la “libération immédiate” de Kemi Seba et de son fidèle compagnon Hery Djehuty.

A suivre…

 

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WTH