URGENT- Bénin : Dans le viseur du gouvernement, le célèbre Général de police Houndégnon répond à la HAAC
Le Général Louis Sessi Philippe HOUNDEGNON est la figure intellectuelle et politique qui, de part son objectivité et son éloquence, dérange profondément le gouvernement du président Patrice Talon depuis quelques temps. Il a répondu de façon inédite à la Haute autorité de l'audiovisuelle et de la communication (HAAC) par un communiqué dans l'affaire de la journaliste Pesce Hounyo dans laquelle son nom est cité.
Pour rappel, la journaliste Pesce Hounyo est invitée à une instruction à la Commission de la Carte de Presse, de l’Ethique et de la Déontologie de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, le 26 septembre prochain.
En effet, selon la correspondance, elle est invitée à apporter les « éléments de réponse et de preuves » sur les propos tenus par son invité, qui n’est rien d’autre que l’ancien Directeur Général de la Police républicaine, Philippe Houndégnon, au cours d’une émission. Lesquels propos et accusations sont jugés « diffamatoires » et « sans fondements à l’endroit du Chef de l’Etat ».
Mais avant le jour de la comparution de la journaliste dont le seul tort est, selon la HAAC, d'avoir invité le Général Louis Sessi Philippe HOUNDEGNON qui a apporté son expertise dans le débat public béninois, le flic a répondu à l'institution par un communiqué :
"Le 11 décembre 1990, la République du Bénin, après l’historique conférence des forces vives de la Nation a fait le choix responsable d’ancrer dans sa constitution, un engagement irrévocable pour les principes démocratiques qui régissent toute république.
Au nombre de ces principes démocratiques figurent la liberté d’expression et la séparation des pouvoirs.
Depuis 1990 donc et dans une marche dont les avancées étaient perceptibles au plan national comme international, notre pays a réussi à s’ériger en un état de droit, un état démocratique où chaque pouvoir évoluait dans le couloir de ses prérogatives : qu’il s’agisse de l’exécutif, du législatif, du judiciaire, des médias ou de la société civile, les lignes d’action étaient respectées dans un souci partagé de renforcement de la démocratie chèrement acquise.
Or il se fait que depuis 2016, dans un esprit de légicentrisme assumé par les nouvelles autorités, des dérives prennent corps avec des amalgames incompatibles avec la logique d’un état de droit.
Sinon comment comprendre que la HAAC dont les prérogatives demeurent la régulation du secteur des médias s’érige en une institution de constat de propos dits diffamatoires envers un citoyen ? La HAAC sera-t-elle devenue une juridiction d’inquisition ou un tribunal ? Un débat d’idées susceptible de faire émerger des propositions reste un débat d’idées et toute contestation ne serait crédible que dans un débat contradictoire et non dans un raccourci qui frise l’intimidation et la manipulation.
Au regard de ce glissement qui n’est pas le premier du genre dans notre pays depuis 2016, nous nous faisons le devoir de rappeler la nécessité de conserver à notre pays son image d’état de droit jadis respectée de par le monde et dénonçons toute dérive visant à faire mettre en berne notre constitution, la constitution de 1990 et à sortir nos institutions de leur rôle clairement défini par des textes officiels.
Si un citoyen quel qu’il soit s’estime victime de diffamation ou d’accusations non fondées, la procédure en la matière est connue de tous et les amalgames et confusions de rôles ne sauraient devenir un mode opératoire qui éloigne notre pays de ses choix politiques de 1990.
La république doit rester la République et ses principes fondamentaux respectés".
Fait à Cotonou, le 23/09/2024
Le Directeur de Cabinet du Général Sessi Louis Philippe Houndégnon
Dr Bio DOGO WOROU
Référence : CP/003DCab/20240923 / Cabinet du Général
WTH