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Mali : dissolution totale des partis politiques

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Le gouvernement malien a rendu officiel mardi après midi, le décret portant dissolution des partis politiques, annonçant de nouvelles réglementations.

C’est à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire au palais présidentiel de Koulouba que la dissolution totale des partis politiques a été actée. Le décret portant dissolution a été lu sur la télévision publique - Office de Radio et Télévision du Mali (ORTM), par le ministre délégué chargé des réformes électorales.  

Cette décision fait suite à la promulgation de la nouvelle charte des partis politiques qui fixe le cadre moral et juridique des partis, leur fonctionnement, leur formation, leur création et leur mode de financement. Les nouvelles dispositions visent avant tout, à assainir l’environnement des partis politiques et à limiter leur nombre pléthorique. Le Mali compte à ce jour plus de 390 partis légalement constitués.

Une pilule ‘’amère à avaler’’

Au sein de la classe politique malienne, plusieurs voix s‘élèvent contre la nouvelle charte. ‘’Dissolution par Décret des partis politiques ce jour mardi 13 mai 2025 : tristesse profonde pour la démocratie multipartiste et tristesse encore plus profonde pour le Mali !’’, a réagi sur son compte X, le Président du parti Yéléma, et ancien Premier ministre sous Ibrahim Boubacar Keïta - 17 mai 2014 au 8 janvier 2015 - Moussa Mara. ‘’Dans le contexte actuel, les partis politiques sont davantage le thermomètre que la fièvre. En outre, cette décision porte un coup sévère à la dynamique de réconciliation engagée l'année dernière’’, précise-t-il.

Début mai, les assises nationales ont préconisé la dissolution des partis et le durcissement de leur création. Par la suite, le gouvernement a adopté l'abrogation de la charte des partis.

Vent debout contre cette réforme, une coalition de partis s'est formée pour "exiger la fin effective de la transition au plus tard le 31 décembre 2025" et appeler "à la mise en place d'un calendrier de retour rapide à l'ordre constitutionnel".

Dans un acte de protestation rare depuis l'arrivée au pouvoir des militaires, cette nouvelle coalition a mobilisé une centaine de personnes début mai à Bamako.

En réponse à ces manifestations, le gouvernement malien a suspendu jusqu’à nouvel ordre, toutes les activités des partis politiques et des associations, invoquant une "raison d'ordre public".

Keita Idrissa