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Guinée-Bissau : Coup d'Etat de Sissoco Embalo en complicité avec la CEDEAO

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Alors que son mandat de cinq ans s'expire à la fin de ce mois de février 2025 à la tête de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embalo refuse d'organiser à temps les élections. Ses pairs de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sont jusque-là restés silencieux face à ce “coup d'Etat constitutionnel”.

 

"Les élections (présidentielle et législatives) auront lieu le 30 novembre 2025. Je vais signer d'ailleurs un décret dans ce sens", a déclaré arrogamment le dimanche 23 février Sissoco Embalo à la presse. Toutefois il n'a pas donné de précision sur la date de signature dudit décret.

 

Or, M. Embalo a prêté serment pour un mandat de cinq ans le 27 février 2020.

 

Par ailleurs, la Cour suprême de la Guinée Bissau a indiqué début février 2025, que le mandat du président Sissoco Embalo prendra fin le 4 septembre prochain.

« Tout le monde sait que dans notre système électoral, le processus électoral commence à la Cour suprême et s'y termine également pour des raisons de légalité. Indépendamment du 4 septembre, la loi électorale établit que les élections présidentielles ont lieu tous les cinq ans au mois d'octobre ou de novembre, c'est très clair », avait alors rétorqué Umaro Sissoco Embalo, en marge du Conseil des ministres du jeudi 6 février dernier.

 

« Chers amis, nous sommes en février, nous allons aux élections donc personne n'est pressée. Ceux qui commentent contre moi savent que leurs thèses sont hors du temps et je dis toujours que je resterai en fonction jusqu'à l'investiture du nouveau président », avait-il ajouté. 

 

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En décembre 2023, Sissoco Embalo a dissous le Parlement dominé à l'époque par l'opposition, trois jours après des affrontements armés qu'il a présentés comme une tentative de coup d'Etat voulant le renverser. 

Il avait alors fixé au 24 novembre 2024 les législatives anticipées, avant de les reporter sine die par un décret présidentiel, invoquant des difficultés logistiques et financières.

 

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Pour les bissau-guinéens, ces illégitimes manœuvres politiques de rallonge du mandat de Emballo Sissoco constituent un “coup d'Etat constitutionnel” dont le silence de la CEDEAO est perçu comme une preuve flagrante de complicité.

 

Pour rappel, Umaro Sissoco Embalo militait paradoxalement pour un engagement militaire de la CEDEAO et de la France au Niger pour reprendre le pouvoir des militaires ayant déposé Mohamed Bazoum. Le voila aujourd'hui qui confisque le pouvoir en Guinée-Bissau. La CEDEAO va-t-elle réagir contre cette confiscation du pouvoir ?

 

WTH