Commémoration des 80 ans du massacre de Thiaroye sous fond de tension entre le Sénégal et la France
Au Sénégal, le prédisent Bassirou Diomaye Faye a présidé, ce dimanche 1er décembre 2024, la cérémonie de commémoration du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye. Le dirigeant sénégalais en compagnie de ses pairs africains - de la Mauritanie, de la Gambie, de la Guinée Bissau, du Gabon et des Comores- invités d’honneur, pour jeter les bases de la « réappropriation d’une partie de cette histoire commune avec 16 pays africains frères ».
La France, toujours dans sa logique coloniale, avait longtemps refusé de reconnaitre ce massacre comme tel. Jeudi dernier, le président français Emmanuel Macron a adressé une lettre à son homologue sénégalais pour « assumer que les évènements de Thiaroye en 1944 ont abouti à un massacre » colonial.
Mais aujourd'hui, de nombreux historiens français et sénégalais s'accordent à dire que le véritable bilan se chiffre probablement à près de 400 soldats tués, sur la base d'estimations du nombre de tirailleurs présents dans le camp le jour du massacre.
Le Président Faye a, par ailleurs, lancé le chantier de la « restauration de la vérité historique en mettant fin à l’omerta -voulu et entretenu par les autorités coloniales- sur cet épisode tragique », rapporte Seneweb. Il ne s’agira pas, selon lui, « d’une porte ouverte pour susciter le ressentiment, ni entretenir la colère et la haine ». « Ce que nous faisons ici relève du devoir de mémoire contre l’oubli et pour la manifestation de la vérité des faits. Pour nous acquitter d’une dette morale vis-à-vis des tirailleurs et de leurs familles », précise-t-il.
Il a également lancé un appel aux autorités françaises de collaborer à la mission scientifique, en livrant toutes les archives nécessaires à la manifestation de la vérité. « Il existe encore beaucoup de zones d’ombres dans cette histoire, notamment le nombre de tirailleurs exécutés. Il existe deux rapports contradictoires où les autorités coloniales parlent de 35 et 70 morts, pendant que d’autres témoignages évoquent des centaines de morts. Les archives réclamées permettront, d’après les chercheurs, de savoir comment on en est arrivé au massacre, avoir une lecture plus fine sur le nombre de tirailleurs tués, leurs origines, le lieu où ils sont enterrés, des frustrations et humiliation subies ainsi que du montant qui est dû à chacun », insiste-t-il.
Par ailleurs, le 28 novembre dernier, le président Bassirou Diomaye Faye a demandé la fermeture des bases militaires françaises au Sénégal, dont la présence "ne correspond pas à notre conception de la souveraineté et de l'indépendance". Pris de court, Paris « prend acte » de la décision séngalaise de s'affranchir de cette domination militaire francaise.
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