L'Union européenne rappelle son ambassadeur au Niger après une dénonciation de Niamey
Dans un communiqué publié samedi, l'Union européenne se dit en profond désaccord avec « les allégations et les justifications avancées par les autorités de transition » et assure que l'aide humanitaire est non seulement « essentielle » mais apportée de manière « neutre, impartiale et indépendante ». Elle rappelle donc son ambassadeur à Niamey « pour consultations » dénonçant « l'instrumentalisation de l'aide humanitaire à des fins politiques ».
En effet, le Niger a critiqué la gestion d’une subvention de 1,3 million d’euros octroyée par l’Union européenne (UE) pour l’assistance, dit-elle, aux victimes des récentes inondations. Dans un communiqué lu vendredi 22 novembre sur la télévision nationale RTN, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé une démarche « au mépris des principes de transparence et de bonne collaboration avec les autorités compétentes », tout en annonçant l’ouverture d’un audit pour examiner l’utilisation des fonds attribués à des ONG.
Le ministère nigérien cite par exemple le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), le Danish Refugee Council (DRC) et la Cooperazione Internationale (COOPI) comme les entités ayant bénéficié de ces fonds dans l'opacité la plus absolue. L’ambassadeur de l’UE, Salvador Pinto Da França, est accusé par Niamey d’avoir « arbitrairement réparti les fonds par région », une initiative jugée contraire « aux principes régissant les relations diplomatiques », notamment en l’absence de concertation avec les autorités nigériennes compétentes.
Au lieu de « procéder à un audit pour savoir l’usage et la destination réelle des sommes allouées aux ONG concernées » comme l'a recommandé Niamey, l'Union Européenne a rappelé son ambassadeur, preuve de son refus de transparence dans un pays étranger qui soupçonne des pays européens de financement du terrorisme.
WTH