La Commission Électorale Indépendante (CEI) a officiellement confirmé la victoire écrasante du président sortant, Alassane Ouattara, à l'élection présidentielle du 25 octobre 2025, lui ouvrant la voie à un nouveau mandat. Avec un score fleuve, frôlant ou dépassant les 90% des suffrages exprimés dans plusieurs régions, cette victoire, bien que largement attendue, suscite des réactions passionnées et polarisées à travers le pays.
Le camp présidentiel célèbre un « Moment Historique »
Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), parti du Président Ouattara, a salué une victoire qui témoigne de la confiance du peuple ivoirien dans la vision et le bilan du chef de l'État.
Les partisans mettent en avant les progrès économiques significatifs et les infrastructures développées ces dernières années.
Ils considèrent le nouveau mandat comme une nécessité pour garantir la stabilité et la poursuite des grands projets de développement.
Des scènes de liesse ont été observées dans les fiefs du RHDP, notamment dans le nord du pays, où le Président a enregistré des taux de participation et des scores particulièrement élevés, dépassant parfois les 98%.
Les soutiens du président Ouattara qualifient cette réélection de « moment historique » pour la consolidation de la Côte d'Ivoire moderne.
L'Opposition dénonce une « violation » de la Constitution et une « légitimité douteuse »
En revanche, l'opposition a exprimé son vif désaccord avec le processus électoral et les résultats annoncés.
Plusieurs leaders et figures de l'opposition, dont certains avaient été écartés du scrutin, dénoncent une « violation » de la loi fondamentale du pays.
Ils estiment que l'absence de leurs principaux rivaux du bulletin de vote, notamment Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo (écartés pour diverses raisons légales), a créé un scrutin déséquilibré, affectant la crédibilité et la légitimité du résultat.
Des figures de l'opposition, à l'image du député Simon Doho, ont exprimé publiquement des doutes sur le taux de participation réel, estimé officiellement autour de 50%, suggérant une fracture entre le Nord et le Sud du pays.
Cette élection intervient dans un climat de tension persistante, avec des accusations de distribution d'infox et de violences isolées observées le jour du scrutin.
Communauté Internationale : appel à l'apaisement et à la prudence
Les réactions de la communauté internationale et des organisations régionales comme la CEDEAO et l'Union Africaine (UA) restent empreintes d'une prudence notable.
Les déclarations préliminaires conjointes de l'UA et de la CEDEAO ont noté le déroulement du vote tout en appelant à l'apaisement et au respect des voies légales pour toute contestation.
La plupart des partenaires de la Côte d'Ivoire adoptent une posture d'observation, soulignant l'importance de la stabilité post-électorale et du respect des institutions démocratiques.
Un certain nombre d'observateurs internationaux et d'ONG ont cependant émis des préoccupations quant aux conditions pré-électorales et à la restriction de l'espace politique.
La Côte d'Ivoire entre désormais dans une période post-électorale cruciale où le président réélu devra œuvrer à la réconciliation nationale pour dissiper les tensions et consolider la paix sociale.
