Le 6 mars 2025, l'Assemblée nationale togolaise a voté une nouvelle prorogation de l'état d'urgence sécuritaire dans la région des Savanes pour une durée de 12 mois, effective à partir du 13 mars 2025. Cette décision vise à renforcer la lutte contre les menaces terroristes persistantes dans cette zone frontalière du nord du pays.
L'Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI), dirigée par le professeur Aimé Gogué, a choisi de s'abstenir lors de ce vote. Le parti exprime des réserves quant à la gestion de la crise sécuritaire et souligne le manque de garanties concernant le respect des libertés fondamentales. L'ADDI déplore également l'absence de concertation avec l'opposition et la société civile avant l'adoption de cette mesure exceptionnelle.
Le parti critique la stratégie sécuritaire actuelle, notamment la gestion des infrastructures de protection. Il cite l'attaque meurtrière de Fanworgou en octobre 2024, attribuée à des négligences dans l'attribution du marché de construction de la barrière de protection, confiée à une entreprise civile plutôt qu'au Génie militaire. L'ADDI appelle à une meilleure considération des militaires tombés au combat et à un renforcement des contrôles pour éviter les abus sur les populations aux check-points.
Pour une gestion plus transparente et efficace, l'ADDI recommande un bilan détaillé de l'état d'urgence avant la fin de la première session ordinaire de 2025. Le parti insiste sur une amélioration du commandement des forces de défense et de sécurité, une meilleure coordination des mesures sécuritaires impliquant les forces locales, et une gestion rigoureuse des projets d'infrastructure défensive.
L'ADDI réaffirme sa volonté de contribuer à toute initiative renforçant la sécurité et la stabilité du pays, à condition que les principes démocratiques et les droits humains soient respectés.
Cette abstention de l'ADDI met en lumière les défis liés à la gestion de la crise sécuritaire au Togo, notamment la nécessité d'une approche inclusive et transparente pour garantir la sécurité tout en préservant les libertés fondamentales.
M.A