Togo : Des actions pour une acceptation des Minorités sexuelles et de genre
C’est un constat ! Dans la conjoncture internationale actuelle, il n’est pas possible d’envisager la fin de l’épidémie de sida d’ici 2030, ni d’atteindre les cibles de l’objectif de développement durable (ODD) nº 3 fixées pour 2025. Au Togo par exemple, l’attitude conservatrice des populations en matière des valeurs traditionnelles et sociétales engendre parfois la stigmatisation et la discrimination des PVVIH et des Minorités sexuelles et de genre (MSG). Face à la situation, le Réseau Cupidon a tenu en octobre une journée de réflexion sur l’atteinte des objectifs 3*10 de l’ONUSIDA.
L’activité s’est déroulée le 29 octobre dernier à Lomé. Elle a enregistré la participation des différents acteurs engagés dans la santé : le développement et les droits humains.
Elle fait suite au constat selon lequel, la question de l’environnement favorable d’une législation, des normes sociales religieuses et traditionnelles constituent un frein pour l’épanouissement des minorités sexuelles et de genre.
En 2022, le rapport de l’enquête Index Stigma 2.0 a révélé que les actions de stigmatisation et de discrimination existent pour les PVVIH, mais aussi pour la population clé. 40,4% des MSG ont déjà évité de recourir à des services de santé par crainte que quelqu’un apprenne leur identité de genre. 3,0% ont été déjà harcelés ou blessés physiquement par une personne à cause de leur identité de genre. 22,8% des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes ont affirmé avoir été harcelés ou blessés physiquement par une personne à cause de leur orientation sexuelle.
L’engagement du SP /CNLS-IST et ses partenaires
La journée de réflexion a été organisée par le Réseau Cupidon avec l’appui technique du Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le VIH, le Sida et les Infections sexuellement transmissibles (SP/CNLS-IST). Elle a pour objectif de contribuer à la création d’un environnement favorable pour les populations clés.
« Cette activité est une opportunité pour renforcer la sensibilisation sur les droits des populations clés et délivrer des messages spécifiques relatifs aux différentes barrières sociales et comportementales qui empêchent la jouissance par tous les citoyens de leurs droits fondamentaux, y compris par les minorités sexuelles », a eu à préciser l’organisateur.
La journée a donc permis aux participants de mieux cerner l’importance d’un environnement favorable pour tous et en particulier pour les minorités sexuelles d’être outillés sur une bonne connaissance des besoins et de la vulnérabilité des populations clés et de réfléchir aux questions de sécurité et la hausse des prévalences au sein des populations clés.
Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2036
Les nouvelles cibles mondiales fixées pour 2025 mettent particulièrement l’accent sur la création d’un environnement propice à l’élimination du sida. Ces cibles, dites 10-10-10, sont les suivantes : moins de 10 % des pays ont encore des lois et des politiques répressives qui interdisent ou restreignent l’accès aux services ; moins de 10 % des personnes appartenant à des populations clés et des personnes vivant avec le VIH sont victimes de stigmatisation et de discriminations ; moins de 10 % des femmes, des filles, des personnes vivant avec le VIH et des personnes issues de populations clés sont confrontées à la violence et aux inégalités de genre.
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KK