Chassée du Sahel, l'armée française va davantage se projeter depuis Djibouti
Contrainte de quitter les Etats du Sahel, l'armée française veut davantage miser sur Djibouti pour ses projets en Afrique, dans l'océan Indien ou le Moyen-Orient. C'est ce qu'a fait savoir le président français Emmanuel Macron en visite dans ce pays d’Afrique de l’Est est situé à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb.
Devant les troupes françaises, avec lesquelles il a partagé un dîner de Noël vendredi, Emmanuel Macron a affirmé que la base de Djibouti allait se "réinventer" comme "point de projection" pour des "missions" en Afrique.
"Notre rôle change en Afrique parce que le monde change en Afrique, parce que les opinions publiques changent, parce que les gouvernements changent", a déclaré le chef de l'État français visiblement satisfait des accords signés en 1977 et renouvelés en 2014 pour une durée de dix ans avec Djibouti.
Le renouvellement du traité de défense devrait non seulement garantir la pérennité de la présence militaire française à Djibouti, mais aussi ouvrir de nouvelles perspectives de collaboration économique et environnementale, rapportent des médias français.
Depuis la base militaire de Djibouti, les 1.500 militaires français peuvent accueillir et projeter rapidement des forces en cas de crise, vers l'océan Indien ou le Moyen-Orient. "Nous jouissons ici d'une liberté d'action et d'entraînement inégalée", indiquait en 2021 le commandant de la base aérienne des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj), le colonel Olivier Saunier.
Pour rappel, les troupes françaises ont été obligées de quitter du Mali, du Burkina Faso et du Niger entre 2022 et 2023 quand les nouveaux dirigeants souverainistes de ces pays ont décidé de prendre leur responsabilité et de reprendre la souveraineté de leur pays jadis confisquée par la France. A l'instar de ces pays, le Tchad a aussi rompu les accords de défense avec la France en novembre 2024. Depuis lors, des avions de chasse français et quelques 120 militaires français ont déjà quitté le pays. N'Djamena a même exigé l'évacuation totale de la présence militaire française du Tchad avant le 31 janviers 2025.
Toutefois, la France dispose à ce jour des bases militaires au Gabon, en Côte d'Ivoire et au Sénégal. Ce dernier pays a fait aussi part de son intention de voir disparaitre la base française installée à Dakar. Mais la France veut tout simplement “réinventer” sa présence en Afrique, ce qui consiste à une simple réduction de sa présence à un moment où les Africains souhaitent sa désintégration complète du continent.
La présence militaire française en Afrique et la monnaie FCFA sont les deux grands vestiges coloniaux encore visibles en Afrique.
WTH