Au Ghana, les djihadistes du Sahel trouvent refuge et ravitaillement, selon des sources
Les militants islamistes combattant au Burkina Faso utilisent discrètement le nord du Ghana comme base arrière logistique et médicale pour soutenir leur insurrection, ont déclaré sept sources à Reuters, une démarche qui pourrait les aider à étendre leur présence en Afrique de l'Ouest.
Les sources, qui incluent des responsables de la sécurité ghanéenne et des diplomates régionaux, ont déclaré que les autorités ghanéennes semblaient pour la plupart fermer les yeux sur les insurgés qui traversaient la frontière depuis le Burkina Faso voisin pour s'approvisionner en nourriture, en carburant et même en explosifs, ainsi que pour faire soigner les combattants blessés à l'hôpital.
Mais ils ont déclaré que cette approche, bien qu'elle ait jusqu'à présent épargné au Ghana le type d'attaques islamistes meurtrières qui ont frappé ses voisins, risque de permettre aux militants de s'enraciner dans le pays et de recruter dans certaines communautés locales marginalisées.
Le Ghana partage une frontière de 600 km (372 miles) avec le Burkina Faso, le pays au cœur d'une insurrection qui a tué des milliers de personnes, déplacé des millions de personnes et, selon certains experts, transformé la région du Sahel en épicentre du terrorisme mondial alors que les factions fidèles à Al-Qaïda et à l'État islamique étendent leur présence.
Le Burkina Faso a perdu le contrôle de plus de la moitié de son territoire, alors que le groupe islamiste pro-Al-Qaïda, le JNIM, a gagné du terrain. Un chef du JNIM a déclaré cette semaine à la chaîne de télévision française RFI que son objectif était de s'implanter au Ghana, au Togo et au Bénin.
Contrairement au Bénin et au Togo, le Ghana n’a pas subi d’attaque majeure.
L'ambassadeur du Ghana au Burkina Faso, Boniface Gambila Adagbila, a déclaré à Reuters que les militants profitaient de la porosité des frontières et considéraient le Ghana comme un « refuge sûr », mais a démenti les allégations selon lesquelles les autorités auraient de facto conclu un pacte de non-agression avec les djihadistes. Il a ajouté que le Ghana travaillait avec le Burkina Faso pour « les débusquer ».
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Avec Reuters